Parmi les nombreux combats que nous avons à mener figure en bonne place celui de l’égalité femme/homme. Nous sommes conscients du travail qu’il reste à accomplir pour changer les mentalités et tendre vers plus de liberté et d’égalité. Les progrès sont perceptibles mais le chemin est encore long. Le 8 mars est l’occasion de faire le bilan de la situation des femmes dans le monde et en France.
En politique en 2020, 24,9% des parlementaires sont des femmes dans le monde, en France l’Assemblée Nationale compte dans ses rangs 39,5% de députées alors qu’en 2012 elles n’étaient que 26,9%. La progression est sensible l’Histoire est en marche.
Pourtant dans le domaine du travail les inégalités persistent et les études montrent peu de changement sur ces vingt dernières années en Europe. Sur les 500 entreprises les plus riches en 2019, seules 33 avaient à leur tête une femme et la ségrégation professionnelle est encore très présente malgré l’amélioration de l’éducation et le haut niveau de formation.
Les domaines de la culture et des sciences montre aussi tout le travail qu’il reste à faire sur nous-même pour briser les schémas sociétaux qui nous formatent, hommes et femmes confondus, depuis tant de temps. Le défi est immense, comment amener nos filles à choisir les filières les plus prestigieuses et sans nul doute les mieux payées. Aujourd’hui les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques ne réunissent que 35% d’étudiantes et l’histoire des lauréats du célèbre prix Nobel s’en fait l’écho.
D’autres études démontrent clairement la sous-représentation des femmes dans les médias. Les conséquences de cette sous-représentation sont dramatiques. Comment se battre et revendiquer plus de liberté et d’égalité quand votre voix n’est pas audible culturellement. Faire entrer les femmes dans le champ du visible c’est aussi faire entrer leurs revendications dans le champ du « normal ».
Dans le même registre, comment expliquer la quasi-absence des femmes dans le domaine du divertissement. En 73 ans d’existence le festival de Cannes n’a sacré qu’une seule femme, Jane Campion. Nos réalisatrices seraient-elles à ce point incompétentes ? On en doute. Pourtant voilà la triste réalité, la ségrégation massive ne laisse de place qu’aux plus farouches combattantes. Nous sommes loin d’une société qui prétend favoriser le mérite et les compétences.
Dans le sport, et cela ne vous aura pas échappé, les femmes sont beaucoup plus visibles ces dernières années. Des matchs de foot féminin sont diffusés aux heures de grande écoute, l’équipe de Handball féminin a su par ses résultats faire parler d’elle. Mais cette place grandissante du sport féminin dans les médias dissimule mal les écarts gigantesques de salaire entre hommes et femmes.
Pour conclure, pendant que j’écrivais cet article et que je réunissais les informations je pensais à ma fille. Quel monde aimerai-je lui laisser ? Est-il si difficile de porter un regard nouveau sur son avenir ? Nier nos différences, c’est tendre vers un modèle unique qui aujourd’hui est un modèle masculin. Dès l’école on organise le travail pour les hommes, on pense le monde pour les hommes et on laisse croire à nos filles que leur corps et leur identité sont un handicap. Et oui, dans un modèle d’organisation masculin cela en est un. Nous devons repenser le monde ensemble, réorganiser le travail, surmonter nos craintes, respecter nos différences et trouver cet équilibre essentiel à une vie heureuse. On touche au but et même si le chemin est encore long vous pouvez nous rejoindre dans ce combat.
Olivier Charlois pour le groupe Unis pour La Garde