Que révèlent les réponses de la mairie à nos tribunes ?
Arrogance, partisanisme, démissions : voilà un ensemble de jugements moraux qu’utilisent maladroitement la plume du groupe de Madame le maire et de ses élus pour nous répondre dans le Vivre à La Garde.
Arrogance, parlons-en. N’est-ce pas de l’arrogance de traiter ainsi notre groupe, alors que nous tentons régulièrement de faire entendre votre voix. 1250 caractères chaque mois, c’est peu pour exprimer au mieux notre pensée, un défi que ne s’impose pas les services de Mme le maire et son équipe puisqu’ils s’affranchissent allègrement d’une règle qu’ils nous imposent.
Chaque mois, nous devons rendre notre prose le 15 du mois en cours et eux se réservent les 15 jours suivants pour nous répondre alors même que cette disposition leur est interdite par la jurisprudence.
Partisans, vraiment ? Notre groupe rassemble des citoyens de la gauche, de la droite et du centre dont la grande majorité n’a aucune attache avec un parti politique. Nous avons également des membres qui ne se reconnaissent pas dans l’échiquier politique. Ce qui nous rassemble avant tout, et c’est là notre force, c’est l’amour pour notre commune et la volonté de construire ensemble un avenir plus radieux pour nos enfants, au-delà des étiquettes. D’ailleurs, Mme le Maire et son équipe devraient garder en mémoire que les voix exprimées contre eux sont bien supérieures aux voix exprimées pour eux. Nous comprenons qu’être minoritaire peut leur déplaire mais est-ce une raison de traiter ainsi la démocratie ?
La méthode politique du maire et de son premier adjoint peut se résumer ainsi : ne parler et n’agir que pour ceux qui se sont clairement engagés avec eux, oubliant ainsi qu’à l’instant où ils ont été élus ils sont devenus les représentants de tous les gardéens et pas seulement d’une partie d’entre eux. À l’inverse, dans notre groupe tout se discute et s’argumente à la recherche du meilleur compromis, nous écoutons, nous expliquons et toutes ces énergies et ces bonnes volontés sont au service des Gardéens quel que soit leurs votes. Les opinions divergentes sont une force qui pousse à l’excellence.
Les démissions, parlons-en. Nous vous invitons à vous remémorer la trajectoire du professionnel de la démission qui est dans leur rang. Trajectoire qui ne sert évidemment que sa propre ambition. Remontons ensemble le temps : En 2017, démission du poste de maire pour devenir député, en 2020, démission de l’Assemblée nationale pour redevenir maire. En 2022, démission de maire pour devenir président du département. « Si je suis élu maire, je resterai maire ! » avait-il promis lors de la dernière campagne municipale. Mais voilà, l’ambition personnelle est trop forte et les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Au passage, le démissionnaire s’est fait élire par son conseil municipal premier adjoint en prenant soin d’inventer un poste de Conseiller municipal délégué à compétences élargies pour celui qui avait perdu sa place d’adjoint. Mais à La Garde, tout le monde sait que c’est encore le premier adjoint qui dirige notre ville avec son rendez-vous hebdomadaire en mairie pour donner le ton de la semaine. C’est ainsi, c’est sa manière de gouverner et de cumuler les fonctions, et cela le restera tant que le maire qu’il a lui-même mis en place ne lui fera pas d’ombre, comme ce fut le cas avec le Dr Charlois.
Deux visions qui s’affrontent
Nous opposons deux visions, l’innovation face au conservatisme. Nous prônons l’innovation car l’innovation fait appel à la connaissance, à l’intelligence des individus et à l’intelligence collective. L’innovation a besoin de liberté pour s’épanouir et bénéficier à tous en trouvant les solutions aux problèmes qui, immanquablement, se dressent et se dresseront devant nous. L’innovation se bâtie autour et avec les citoyens, non contre eux.
Le conservatisme est naturel, nous ne le condamnons pas, les esprits conservateurs ont toute leur place dans une démocratie fonctionnelle. Le conservatisme a le pouvoir de modérer l’innovation, mais il ne peut être sur le long terme une politique constructive. Contrairement à l’optimisme de l’innovation, le conservatisme au pouvoir a besoin pour exister de la contrainte et de la censure pour étouffer les esprits libres. Le conservatisme fige les esprits et les choses dans l’illusion de la stabilité. Il est rassurant mais se nourrit de l’ignorance pour fabriquer sa légitimité.
Face à un monde qui évolue, l’innovation appelle à repenser les méthodes de l’exercice du pouvoir. Nous opposons notre méthode, pensée autour de la transversalité, de la concertation et de l’écoute, aux méthodes qui visent à toujours plus imposer une vision étriquée de la politique à une population qui a soif de participation. Les citoyens sont curieux, informés, réactifs. Pourquoi les considérer comme inaptes et incompétents à l’élaboration de projets locaux ?
À La Garde, l’expression d’un conservatisme dangereux.
Le couplet sur conservatisme et conservation que nous a servi Madame le Maire et son équipe dans le Vivre à La Garde mérite à lui tout seul notre attention et quelques précisions.
Qu’est-ce que le conservatisme en politique ? Le conservatisme est une philosophie politique qui est en faveur des valeurs traditionnelles et affirme le primat de la nature sur la raison humaine. Le conservatisme prône la préservation d’une situation ou le retour à une situation passée dans les domaines social, politique, moral, culturel et religieux.
Qu’est-ce que la conservation ? Le fait de sauvegarder quelque chose.
Ces deux notions, bien que proches, n’ont pas la même définition. Quand on parle de conservatisme et d’absence d’innovation, c’est quand les clés du pouvoir vous appartiennent depuis plus de 20 ans et que rien n’a bougé à la hauteur des enjeux.
Quand ils citent les quelques réalisations de ces 22 dernières années, notre groupe ne fait aucun reproche au Parc Nature qui, d’ailleurs, a été initié par l’ancienne municipalité dans les années 1990. Mais nous soulignons l’usage en communication qui en est fait, le Parc Nature ne doit pas servir de paravent à l’inaction politique en matière d’urbanisme et d’écologie.
Nous ne reprochons pas la future consolidation du Rocher, mais nous condamnons l’absence de concertation, en premier lieu avec les oppositions, sur un sujet aussi sensible que la sécurité de nos concitoyens.
Nous ne reprochons pas la conservation du peu de verdure qu’il reste au Thouar, mais l’illusion d’une volonté de conservation après avoir eu une politique d’urbanisme effrayante sur notre colline.
Nous ne reprochons pas la construction du futur pôle culturel, que nous attendons avec impatience, mais l’hypocrisie qui consiste à montrer tout leur intérêt pour la culture alors que le projet date de 2014. Presque 10 ans après, la première pierre n’a toujours pas été posée !
Nous ne reprochons pas le rachat de la Villa Jeanne par M. Charlois, alors Maire suite à l’une des démissions de Jean-Louis Masson, rachat qui a fait couler de l’encre à cette époque, mais de nouveau l’absence de concertation.
Au total le bilan de ses vingt années de mandat est de notre point de vue bien maigre : Très peu de réalisation communales puisqu’il a suffi de se reposer sur toutes les créations mises en place par la majorité précédente et de mener une urbanisation sans fil conducteur, dénué de sens et de vision, qui aboutit aujourd’hui à l’absence de politique de mobilité douce dans la droite ligne des orientations de la métropole, et à un centre-ville qui se voit attribuer une restructuration sans concertation seulement parce que la loi SRU l’impose.
En conclusion, il est primordial de se rappeler que l’élection seule ne fait pas une démocratie. Les citoyens s’en rendent compte avec les réformes actuelles. Notre ville a les moyens de faire plus participer la population aux décisions qui sont prises. Le moment est venu de respecter les oppositions et de nous laisser exercer librement notre travail d’élu. Les contre-pouvoirs sont les garants d’une démocratie fonctionnelle.
Nous sommes votre voix, nous sommes là pour l’écouter, l’entendre et la transmettre.
Rejoignez-nous à l’association Unis Pour La Garde.